Coronavirus : essai de bilan

Mis en ligne le 29 juillet 2020, le présent article a fait l’objet de divers ajouts, notamment un “quizz” (cf. Conclusion) destiné à quantifier la mortalité sur la base des statistiques officielles, et pas de la rumeur colportée par les politiques, les médias… et les “experts”.

Introduction

Quand ça braille de partout et dans tous les sens, il arrive que le silence soit le plus éloquent des discours. Mais ce silence ne peut durer qu’un temps : mon engagement dans la Cité a toujours été de prêter des mots et des concepts à ceux qui souffrent sans oser prendre la parole.

Compte tenu du désordre ambiant organisé et entretenu au plus haut niveau, compte tenu également des limites de mes informations et, plus encore, de mon savoir, je n’ai pas l’intention de proposer un exposé magistral sur la situation complètement folle dans laquelle nous vivons depuis février-mars dernier. Ma seule prétention est d’offrir, par petites touches, des éléments de fait, facilement vérifiables par tout un chacun, de nature à éclairer les citoyens – de France et d’ailleurs – sur les mystifications dont ils font l’objet.

On verra que, pour l’essentiel, ces éléments mis en avant dans la suite sont parmi les plus aisément vérifiables, puisqu’ils concernent les contradictions des discours officiels et des prescriptions qui en découlent. Ce choix de présentation libère aussi mes lecteurs de mon péché mignon qui consiste à les saturer sous une masse de références : il n’y a pas besoin de référence pour documenter la débilité d’un élu qui promeut blanc ou noir selon les moments ou les circonstances.

Les consignes du pouvoir

Qu’elles soient forcées ou consenties, des mesures de santé publique présupposent l’adhésion de la population à laquelle elles s’adressent : à ce titre, elles doivent être claires, univoques et faciles à mettre en œuvre. C’est peu dire (et c’est un indicateur de l’inculture épidémiologique qui prévaut dans notre pays) que tel n’a pas été le cas et, comme on va le voir dans un instant, le comportement de Macron est l’éclatante démonstration de cette carence.

Selon un biais absolutiste typique, les consignes, dans leur imprécision, ont été l’occasion, pour les potentats locaux qui pullulent à tous les étages de la société française, d’exercer leur petit pouvoir hors de tout contrôle, et sans la moindre justification épidémiologiquement sérieuse : on a vu des directeurs d’EHPAD prétendre imposer la contention de leurs pensionnaires – moyen notoire de les faire claquer (les pensionnaires, par les directeurs hélas)…

Cet arbitraire des consignes peut contribuer à expliquer, paradoxalement, l’absence de révolte organisée chez les citoyens : même chez les plus motivés des réfractaires (et il suffit de discuter dans la rue pour voir qu’ils abondent), qui pouvait avoir une continuité d’audace suffisante pour résister à tout ? Quel parent d’élève aurait su justifier l’aberration d’une prise de température avant d’envoyer son gamin à l’école ? Était-ce aux profanes de poser comme allant de soi, contre les prix Nobel du conseil « scientifique » de Macron, qu’on puisse faire des poussées de fièvre à l’âge de la maternelle et du primaire ? L’angoisse d’un COVID insaisissable a effacé la notion de rhinopharyngite…

Les “gestes-barrières”

Un seul contre-exemple suffira. Le jour du second tour des municipales (28/06/20), tout le monde ou presque a pu voir le président de la République aller voter dûment masqué (accoutrement dans lequel il était d’ailleurs franchement ridicule). Le soir même, tout le monde a pu voir le même président, démasqué, faire la fête avec ses copains sans la moindre précaution, sans le moindre « geste-barrière » ou la moindre précaution hygiénique…

Démasquement, en effet : car, outre la ridiculisation objective de la propagande sur les gestes-barrières, n’importe quelle personne dotée d’une maturité minimal, et plus encore n’importe quel responsable politique, aurait spontanément compris que dans « la société des images », il fallait accorder un minimum d’attention à celles que l’on offre au public. Mais pour élémentaire qu’il soit, ce type de scrupule échappe manifestement au gamin mal élevé que les Français se sont infligé comme président de la République.

Chloroquine

D’un jour à l’autre, la chloroquine a disparu des étals pharmaceutiques, sans un mot de justification : une connaissance même minimale de la réglementation pharmaceutique, jointe aux réactions gênées de pharmaciens d’officine, suffisent pour qualifier d’injustifiable cette indisponibilité du médicament ; cette injustifiabilité dispense, une fois encore, d’entrer dans les discussions (qui font les délices de tous les blaireaux médicaux ou paramédicaux dénués de toute pratique de la réglementation ou des essais cliniques) sur la qualité des essais cliniques concernant ce médicament et ses indications.

Une fois n’est pas coutume dans mes interventions publiques : sur ce sujet de la chloroquine, qu’il me soit permis de me poser en expert du médicament, sachant que je tiens à la disposition de qui veut toutes les justifications de cette expertise (chiffre d’affaires, durée de pratique, nombre et poids de mes clients, nombre et importance des missions dont j’ai été chargé en quelque quarante ans). Eh bien, en une vie professionnelle consacrée aux médicaments et, plus encore, à la pharmacovigilance, j’ai rarement vu plus scandaleusement idiote que la justification officielle de cette indisponibilité (à savoir : les risques sanitaires de ce médicament). 1 En effet :

  • Cela en dirait long sur la fiabilité de notre pharmacovigilance que la choroquine ait été maintenue en vente libre si elle provoquait des problèmes de tolérance significatifs.
  • Dans le même temps qu’elles ont dramatisé des risques de tolérance insignifiants, les autorités médiatisent comme allant de soi que l’on puisse mettre sur le marché un vaccin dispensé des essais réglementaires d’efficacité et de tolérance. Or, alors qu’on ne dispose d’aucune donnée suggérant un problème de tolérance significatif avec la chloroquine administrée à doses classiques durant quelques jours, il suffit – par contraste – de rappeler Pandemrix pour se représenter les drames humains générés par un vaccin inadéquatement développé. Certes, on n’en parle pas – omerta oblige : mais – parole d’expert – je peux certifier qu’ils existent, qu’ils étaient anticipables et qu’ils sont abominables.

Cette dramatisation immotivée des risques de la chloroquine est d’autant plus scandaleuse qu’elle est concomitante d’une politique de mise à disposition de Rivotril qui, comme Nicole Delépine l’a expliqué (au nom d’une compétence de la chose qu’on ne peut lui dénier), est rien de moins qu’une pratique d’euthanasie le plus souvent injustifiée (surtout quand ce médicament est prescrit par des médecins qui n’en ont pas l’expérience).2

L’intérêt des masques

Comme le rappelle le journal Le Monde (17/07/20), mais sans « décoder » vraiment l’arnaque, même les fabricants indiquent sur leurs boîtes que les masques ne protègent pas du virus ceux qui les portent, ce qui avait été dûment rappelé dans l’article de Gøtzsche dont j’ai publié une traduction et qui relève, de toute façon, d’une élémentaire culture médicale (qui semble étrangement faire défaut chez les professionnels de santé)… De deux choses l’une, là encore.

  • Ou bien, mus par une impulsion de générosité philanthropique, les millions de gens qui se baladent avec des masques se sont subitement obsédés à l’idée de protéger les autres (ce qui tranche avec l’impression d’agressivité débordante qui émerge de la société actuellement ; ce qui tranche également avec la brutalité des sanctions contre les récalcitrants : ce serait bien la première fois qu’on mobiliserait la police dans sa fonction de répression pour mettre en œuvre un programme de philanthropie). Dans la Mayenne où j’habite désormais à plein temps et où je n’ai pas vu une seule victime du coronavirus (abstraction faite des malades mentaux qui ont proliféré chez les élus du coin), les garagistes sont submergés par gens qui veulent faire changer leur plaque d’immatriculation par peur d’être vandalisés s’ils partent en vacances : on est plus dans « la guerre de tous contre tous » que dans la bénévolence généralisée…
  • Ou bien, abusés par une propagande vicieuse (et contraints par une réglementation d’autant plus choquante qu’elle s’inscrit dans un pieux mouvement de réfutation des fake news), des millions de gens ont été induits dans une erreur radicale (et onéreuse) concernant les bénéfices personnels qu’ils pouvaient tirer d’un masque.

Certes, les plus-malins-que-tout-le-monde soutiendront qu’on peut être porteur sain (c’est-à-dire contaminé par le virus sans présenter de symptôme) et que l’intérêt du masque généralisé serait de protéger les sujets non contaminés des porteurs sains. Malheureusement, il n’existe aucun dénombrement suggérant que les porteurs sains soient suffisamment nombreux pour justifier la brutalité des mesures liberticides décidées par des élus surexcités.

L’ampleur de l’épidémie

Là encore, on se contentera d’un exemple, mais pas n’importe lequel puisque tiré d’un journal qui porte haut l’étendard du scrupule journalistique, de la vérification des sources, de l’internationalisme et de l’indépendance revendiquée par rapport aux forces de l’argent. Le présent chapitre est centré sur le numéro de juin (N° 795) du Monde diplomatique : reproduite en caractères gras, chaque citation du mensuel (MD) est suivie par un commentaire personnel (MG).

L’épidémie selon une presse « sérieuse »

MD – Au cinquantième jour du confinement en France, alors qu’une pénurie d’équipements sanitaires frappe l’Hexagone en pleine pandémie de Covid-19, la Mairie de Paris annonce qu’elle va enfin procéder à une distribution gratuite de masques via les 906 pharmacies de la capitale. (p. 1)

MG – Au cinquantième jour du confinement, faute notamment d’équipements sanitaires adéquats (notamment de tests de dépistage), on ne sait toujours pas combien de Parisiens sont touchés par la « pleine pandémie ». Mais – grâces en soient rendues à Madame Hidalgo – on connaît le nombre exact de pharmacies dans la capitale.

MD – La ville de New York, où le virus fait le plus de ravages, en était encore il y a quelques semaines à enterrer les corps au bulldozer dans des fosses communes (…) Et voilà où nous en sommes, victimes d’une pénurie de masques, de tests et même de gel hydroalcoolique (…) (p. 4)

MG – Mais si la pénurie de tests, surtout chez les pauvres que l’on enterre au bulldozer, était telle, comment a-t-on identifié le virus supposé avoir causé leur mort ?

MD – Tout État d’Amérique a noué sa propre histoire avec le virus. Celle du Texas a démarré brutalement le 6 mars dernier, quand le maire démocrate de la capitale, décrétait l’état d’urgence municipal (…) Aucun cas de Covid-19 n’avait encore été signalé dans la ville (…) (p. 4).

MG – Mais si aucun cas « n’avait encore été signalé », pourquoi l’angoisse des gens, exacerbée par les autorités, s’est-elle focalisée sur le virus – prospectivement, en quelque sorte ?

MD – Ainsi, la fermeture soudaine des usines fabriquant des composants internationaux (…) a perturbé l’ensemble des chaînes d’approvisionnement (…) aux niveaux régional (Asie orientale) et global. Ce fut le cas, notamment, dans la province du Hubei – dont la population fut la première du monde à être confinée (…). Certains, comme le sénateur souterrain républicain Lindsay Graham et de nombreux élus (…) réclament (…) des sanctions contre les fonctionnaires chinois pour « négligence grave et tromperie délibérée » dans la gestion de l’épidémie (p. 6).

MG – Mais sur la base de quelle preuve épidémiologique les élus américains accusent-ils les autorités chinoises d’avoir sous-estimé l’épidémie, malgré le confinement de toute une province ?

MD – Le 31 janvier [2020] (…) l’OMS décide l’« urgence internationale » – un fait rarissime puisque depuis sa création, le 7 avril 1948, elle ne l’avait fait que cinq fois : pour la grippe H1N1 (2009) (…) (p. 8).

MG – La référence à la « grippette » H1N1 pour justifier l’alarmisme de l’OMS et de tous ceux – politiques, journalistes – qui promeuvent le coronavirus comme un menace « rarissime », n’est pas convaincante à proprement parler…

MD – Au regard de ce qui est observé à travers le monde à la mi-mai (plus de 300 000 décès), est-il réaliste que le nombre officiel de morts chinois ne soit que de 4 633 ? (p. 8)

MG – Ça dépend si l’on tient pour « réalistes » les estimations hors de Chine. L’exemple de la France conduit à en douter. De toute façon, il est documenté (cf. l’addendum du 05/04/20 de la traduction susmentionnée) que notre ministre des Affaires étrangères a fait pression sur l’ambassadeur de Chine pour qu’il censure sa critique (pourtant parfaitement fondée) de notre politique sanitaire face au coronavirus ; en revanche, on ne sache pas que les Chinois aient fait pression sur la France pour qu’elle censure son analyse (pourtant très peu argumentée) de la situation chinoise.

MD – Au 19 mai, le pays [Russie] comptabilisait plus de 300 000 personnes infectées (…) La presse occidentale pointe un sous-enregistrement des décès, estimé à 70% (The New York Times, 11 mai ; Financial Times, 11 mai) (p. 8).

MG – C’est la première fois que dans un débat médico-scientifique présenté comme crucial, j’entends citées comme source – exclusive – le New York Times ou Financial Times, dont la crédibilité scientifique reste à démontrer et dont les biais idéologiques sont notoires…

MD – À l’instar de la plupart des pays africains, le Sénégal a été, pour l’instant, relativement épargné sur le plan sanitaire par le coronavirus. (…) 52% des ménages ruraux n’ont accès ni à l’eau ni au savon et quand les coupures d’eau sont récurrentes dans la plupart des quartiers de la capitale (p. 11).

MG – D’où il ressort qu’il n’y a pas forcément besoin de mesures sanitaires très sophistiquées pour « épargner » le coronavirus aux populations… Nonobstant la bénignité de l’épidémie et la précarité de l’état sanitaire qui prévaut là-bas, les autorités ont néanmoins « imposé le port obligatoire du masque dans les services publics », sans préciser avec quels moyens la stérilité des masques en question a pu être maintenue…

MD – Avant même que le coronavirus ne frappe le pays de plein fouet, les tories de M. Boris Johnson ont partiellement infléchi cette politique [d’austérité dans les services publics] (…). L’hospitalisation de M. Johnson au plus fort de l’épidémie pourrait les conforter dans cette tendance. (p. 17)

MG – C’est donc plutôt M. Johnson (dont la corpulence n’est pas négligeable) qui, en frappant le coronavirus « de plein fouet », a orienté l’attention des députés vers une « épidémie » dont personne n’a vraiment vu les ravages (hormis sur la personne du premier ministre)…

MD – A la mi-mai, la moitié des décès du Covid-19 en France provenaient d’établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Pénurie de tests, de masques. (p. 20)

MG – Double exploit épidémiologique : i) faute de tests, on n’a pas la moindre idée du nombre de patients atteints (mais on sait en calculer « la moitié ») ; ii) quand un patient meurt, surtout s’il est (très) âgé, on sait que c’est à cause du Covid-19. Comment sait-on ça : mystère…

Analyse critique de la presse « sérieuse »

Les lecteurs intéressés peuvent se reporter à l’intégralité du journal cité pour vérifier que, sauf erreur d’inventaire (toujours possible), je n’ai pas biaisé mon choix de citations, lequel fait apparaître ce constat ahurissant : malgré l’alarmisme du journal et celui des nouvelles internationales qu’il relaie, on n’a aucune donnée source sur le nombre effectif de personnes atteintes. On a imposé des mesures extrêmement contraignantes exclusivement sur la base de rumeurs, de on-dit, d’angoisses médiatisées au plus haut niveau : l’homme qui a vu l’homme qui… De tous ceux qui ont propagé les rumeurs, qui a vu réellement des vraies victimes et, plus encore, qui en a vu suffisamment pour accréditer qu’on était devant une catastrophe épidémiologique ? À ma connaissance, personne, même chez les réanimateurs qui ont effectivement intubé des patients.3. On chercherait en vain des données sanitaires précises, lesquelles auraient dû être : un nombre de sujets dont i) la contamination était sérologiquement avérée, ou ii) la symptomatologie était univoque. Cette carence massive, rationnellement injustifiable et qui signe la folie du processus, dispense d’entrer dans le détail de ce qu’aurait dû être, passée la première étape consistant à dénombrer les sujets contaminés, une discussion épidémiologique digne de ce nom, à savoir principalement : 1) quelle fiabilité pour les tests sérologiques (faux positifs, faux négatifs) ; 2) quelle spécificité de la symptomatologie? 4

Bref et pour résumer : on a affolé et brutalisé des populations énormes sans aucune donnée épidémiologique à l’appui de cet alarmisme.

Un mot sur les « clusters »

Dans un monde sanitaire gouverné par les forces de l’argent sous le contrôle d’« experts » complices relayées par des médias louches (la revue Prescrire, les décodeurs du Monde…), il faut un minimum de bon sens arithmétique pour comprendre comment fonctionnent les dynamiques de notification : qui a intérêt à ce qu’on ne parle pas de tel ou tel problème (les effets indésirables d’un médicament, par exemple), qui a intérêt à ce qu’on en parle trop (une infection qui devient une « pandémie », par exemple) ? Qui a intérêt à ce qu’on découvre brutalement qu’il existe un « tabou » sur les ravages d’une maladie dont on n’avait jamais encore pris la mesure : le « syndrome de jambes sans repos », la « maladie de Lyme » ou la « myofasciite à macrophages » ? Bref : il faut comprendre par quel miracle aidé la distribution locale des observations peut se trouver différente de la distribution globale (c’est précisément ce qu’on appelle un cluster [grappe, en anglais]: une agglutination particulière de cas, qui s’explique sans difficulté quand on s’amuse à amplifier la rumeur), surtout quand on n’a pas d’autre statistique sérieuse que la rumeur dûment manipulée : l’homme qui a vu l’homme qui… – et qui se complaît à le répéter d’autant plus qu’il n’y comprend RIEN (n’est-ce pas, Mesdames et Messieurs les élus mayennais?…)

Mais pour comprendre, il faut réfléchir. Et pour réfléchir au lieu de parler, il faut avoir une autre ligne d’horizon que celle de son nombril…

Évaluation de la mortalité

Là encore, un exemple très facilement appropriable par tout un chacun suffira pour prouver la mauvaise foi des autorités. On sait que les données de mortalité régulièrement publiées incluent celle des EHPAD. Or, il n’est pas bien difficile de comprendre que quand un sujet perclus par l’âge ou les pathologies sous-jacentes (cancer, maladie chronique, détérioration cardiovasculaire…) vient à décéder, il est extrêmement difficile de spécifier la cause précise de la mort : il suffit d’avoir vu un cancéreux en phase terminale pour apercevoir ce dont je parle.

Il en découle le constat suivant : en pareille matière, aucune allégation de mortalité ne peut se dispenser d’une estimation probabiliste : la cause de la mort a été « probablement/ sûrement/ peut-être » telle ou telle des pathologies présentées par le patient (le virus, d’autres virus ou d’autres germes, son ou ses cancers, une défaillance cardiovasculaire, l’effet indésirable de tel ou tel traitement, etc.). Or, il suffit de se reporter aux communiqués officiels pour constater qu’ils sont tous exprimés : i) en chiffres absolus, ii) avec une précision qui ridiculise l’estimation proposée.5 Exprimé plus simplement, on peut dire que toutes les estimations de mortalité fournies par les autorités sont fallacieuses6 On note que, par contraste, les autorités restent étrangement discrètes sur la morbi-mortalité directement imputable à leur gestion catastrophique: défenestrations, suicides, infanticides, meurtres dans le cadre d’une crise de couple…

Il semble incontestable, pourtant, que certaines formes ont été mortelles plus ou moins brutalement, issue sans doute regrettable mais parfaitement banale s’agissant de maladies infectieuses. Sur la base des expériences passées relatives aux dénombrements de nos experts officiels, j’aurais tendance à estimer la mortalité totale due au coronavirus à quelques dizaines/centaines de cas tout au plus (abstraction faite de la mortalité additionnelle entièrement imputable à l’incompétence ou à la scélératesse des “responsables” politiques). J’entends déjà les ricanements des Sages et des Savants qui n’ont jamais spontanément tiqué sur l’incongruité des décomptes officiels, mais je remarque que :

  • Cette estimation très modeste est parfaitement compatible avec les données épidémiologiques des nations qui, au contraire de la nôtre, ont montré leur capacité à gérer l’épidémie ; compatible aussi avec les travaux des quelques-uns qui ont gardé la tête froide, Ioannidis en premier.
  • Ayant toujours soutenu que la situation actuelle semblait peu ou prou superposable à celle de 2009, je rappelle qu’au cours d’un débat télévisé auquel je participais, on a pu entendre Bricaire7 révéler que chez tous les sujets testés (à l’époque, on n’avait testé que les sujets malades), le pourcentage de sérologies positives pour le H1N1 ne dépassait pas 3 à 5% : celui des victimes sérologiquement positives était évidemment bien moindre.

Prise d’otages

C’est apparemment 135 € d’amende pour les récalcitrants qui s’obstinent à ne pas porter de masque et pas moins de 700 € pour les commerçants si leurs clients sont non ou mal masqués.

De ce que je vois, il n’est pas certain que même les professionnels de santé aient les idées très claires sur la bonne façon de porter un masque (il suffit déjà d’observer leur balourdise dans la tâche bien plus élémentaire de se laver les mains ou de respecter des pratiques élémentaires d’hygiène) : on peut donc entretenir les plus grands doutes quant à la pertinence du choix de n’importe quel commerçant pour contribuer à cette forme de santé publique. Mais le problème n’est pas de les former à l’asepsie, il est de les terroriser – comme on peut imaginer terrorisé le petit épicier déjà ruiné par la politique économique de gouvernement, qui compte sou à sou les rares centimes engrangés à la moindre boîte de conserve vendue – et qui n’a certainement pas la possibilité d’assumer, éventuellement avec le droit de rejouer, 700 € de perte sèche supplémentaire.8 Impliquer, sous menace de sanction, des gens dans une surveillance qui échappe à leur pouvoir réel, on a déjà connu ça: cela s’appelle une prise d’otages.

Incertitudes

Je n’ai pas dit qu’avec ce coronavirus, il ne s’était « rien » passé : indépendamment de l’incompétence qui a organisé des décès directement ou indirectement imputables aux décideurs politiques, des témoins/acteurs dignes de foi ont fait état d’évolutions apparemment nouvelles et catastrophiques. Par contraste avec ceux qui sont déjà en train de préparer « un livre » sur une maladie dont a encore du mal à cerner les caractéristiques, on peut proposer, sous toutes réserves, deux facteurs de risque majeurs, potentiellement explosifs pour la situation infectieuse liée au COVID : 1) les pratiques d’élevage intensif ; 2) le tourisme (ces facteurs de risque étaient déjà repérables lors de la « pandémie » H1N1).

De même que les excès de la Bourse ne sont pas faits pour rassurer ceux qui pensent que la crise financière de 2008 n’était pas un accident sans lendemain, toute personne dotée d’un élémentaire bon sens épidémiologique ne peut que s’inquiéter des constats suivants :

  • Quand la FNSEA n’avait pas craint, voici encore peu, d’élire comme président un agriculteur réputé avoir fait une partie de sa fortune dans l’élevage en Amérique du Sud, rien n’indique un infléchissement sérieux des pratiques agricoles dont la pathogénicité devrait aller de soi.
  • Il n’est pas rassurant que le pouvoir politique annonce – et fièrement – une volonté farouche de doper, fût-ce aux frais du contribuable, les compagnies aériennes et, plus généralement, le tourisme…

Médiocrité intellectuelle des élus, qu’on disait….

Conclusion

Un quizz conclusif (et concluant)

  1. Parmi les 66 500 000 habitants que compte notre pays actuellement, combien ont été effectivement testés pour le COVID ?
  2. Parmi ceux qui ont été effectivement testés, combien se sont révélés positifs pour le COVID ? À partir de quelle proportion de sujets positifs peut-on parler de PANdémie – c. à d. d’épidémie touchant peu ou prou TOUT (pan en grec) le monde ?
  3. Dans le pourcentage des sujets effectivement positifs, combien ont été effectivement malades ?
  4. Dans le pourcentage des sujets positifs, malades et correctement traités9, combien sont effectivement morts ?
  5. Dans le pourcentage de sujets positifs, malades, correctement traités et effectivement morts, chez combien a-t-on la preuve raisonnable que le COVID a été la cause la plus probable du décès ?

Quasi contemporain de ce quizz pour blaireau de base (“BB”), un bulletin de l’ARS daté du 11/08/20 fournit les données épidémiologiques cumulatives pour les Pays de Loire (soit à peu de choses près 5% de la population française). Sur 227 648 sujets testés, 3 664 se sont révélés positifs. Avec une mortalité (pourtant très surestimée compte tenu du nombre de sujets contaminés qui n’ont jamais été ni malades, ni testés) évaluée par des gens aussi sérieux que Ioannidis à moins 2% des sujets contaminés, 3 664 séropositifs sont compatibles avec moins de 40 décès; soit en rapportant cette expérience à la population française, avec moins de 1 300 décès, ce qui est nettement inférieur à la mortalité d’une grippe banale (bien qu’à en croire les élus et l’ARS, la Mayenne soit un désastre local dans le désastre – un cluster, quoi).10

D’où l’on déduit que :

  • Par rapport à une maladie que l’on décrit comme « pire que la peste » et qui justifie les mesures que l’on sait, les autorités n’ont été capables de tester sérologiquement que 6% de la population : on a vu plus responsable comme alarmisme…
  • Celles des collègues (je ne sais pourquoi, mais c’étaient surtout des femmes) qui ont cru bon de me brocarder quand j’ai soutenu que la mortalité du coronavirus, c’étaient des clopinettes, n’ont plus qu’à venir s’agenouiller devant moi sans masque, mais avec humilité et plus si affinités…

Une continuité évolutive

Je n’ai pas changé d’avis depuis la remise à la disposition du public de mon livre sur la « pandémie » H1N1 : même incompétence des autorités, même corruption des « experts » (avec, le plus souvent, les mêmes experts), même grosses ficelles en vue d’affoler le public pour le conduire à financer, si possible répétitivement, le jackpot en faveur des fabricants de vaccins.

Ce qui a changé, c’est le mode de propagande : exclusion des déviants toujours, mais par des moyens bien plus sophistiqués que la censure frontale. Il s’agit désormais d’organiser un bruit de fond tellement énorme que rien n’est plus audible, tandis que le public se complait à l’illusion qu’il a droit à la parole11 : la fameuse « démocratie Internet »…

Ubiquitaire dans les causes du désordre ambiant, on retrouve évidemment un faisceau de constats qui au cours des années, ont été et restent des leitmotivs du présent site, concernant tout particulièrement l’ignorance, l’inculture, l’incapacité d’argumenter et l’autisme intellectuel qui ont été promus par l’École depuis une cinquantaine d’années. Alors que, cette nuit même, j’achevais le présent papier, on m’a transmis un récent article de Laurent Lafforgue (médaille Fields et pourfendeur de ce qu’est devenue l’École de la République) qui impute la folie actuelle à l’incapacité où sont désormais les gens de comprendre les bases du dénombrement, et donc les lois simples qui gouvernent la propagation des épidémies – en convergence objective avec mes nombreuses piques contre l’incompétence épidémiologique du public et de ses dirigeants.

Autre constat récurrent du présent site : la scandaleuse incompétence des professionnels de santé, qui ont gobé et fait gober les pires tromperies dont la réfutation aurait dû aller de soi (sur le port des masques, sur l’ampleur de la contamination ou sur la mortalité…).12

Ce qui est effrayant, c’est que même les plus commentateurs les plus acerbes (les “Amis de la Terre“, par exemple) des mesures actuelles n’en remettent pas en cause le présupposé pourtant le plus contestable et le moins établi en fait : il y aurait eu une crise sanitaire majeure. Qui l’a vue ? « L’homme qui a vu l’homme qui… » ? Où sont les tests ? De telle sorte que toute atténuation, même minime, des diktats gouvernementaux est vue comme une victoire de l’esprit critique, et non pas comme un avachissement devant la dictature. On retrouve le même phénomène (dont il est facile rétrospectivement de mesurer la portée) avec les mesures antisémites du IIIe Reich : il y avait certes un éventail entre les extrêmes qui prônaient un minimum de retenue ou de compassion et ceux qui recommandaient déjà l’extermination pure et simple, mais quasiment personne ne remettait en cause la réalité d’un problème « juif », d’origine raciale.

La bête immonde

Dans le contexte d’insulte généralisée qui prévaut sous l’influence d’Internet, cela pouvait paraître bêtement conformiste d’invoquer le spectre du nazisme dès l’intronisation de Macron. Pourtant, force est de reconnaître que, au contraire de ceux qui vomissent l’injure pour recaser leur propre camelote (notamment, chez les anti-vaccinalistes et les promoteurs des médecines censément « alternatives »), mon intuition s’est rapidement révélée étonnamment juste : abolition des libertés élémentaires (incluant celle de sortir de chez soi), collusion massive de ceux (magistrats et parlementaires) qui sont supposés les faire respecter, presse à la botte, meurtres en série camouflés en « euthanasie », prise d’otages…

Alors que, de Norbert Elias à Johan Chapoutot, d’excellents esprits se sont ingéniés à comprendre les spécificités allemandes qui, historiquement, rendent compte du nazisme (qui a quand même fini par être vaincu), ce devrait être une interrogation pressante de s’interroger : comment, dans la patrie de la Révolution (celle de 1789), a-t-il été possible d’en arriver là et, d’une certaine façon, pire que là (durant l’Occupation, on n’avait encore jamais vu les gens durablement interdits de sortir de chez eux)?

Il me semble – et je corrigerai devant toute objection motivée – que le point focal de la sauvagerie nazie, c’est l’absence de compassion, c’est-à-dire la façon (parfaitement documentée) dont des millions « d’hommes ordinaires »13 ont été formés et entraînés à faire taire cette spécificité proprement humaine consistant à souffrir/sentir avec autrui. Certes, les horreurs de la guerre n’ont jamais été des moments de communauté affective avec l’ennemi, mais ce qui frappe, avec le nazisme, c’est l’ampleur du phénomène, cette massivité d’adhésion sauvage qui s’est emparée de la population (je n’ignore évidemment pas les mouvements finalement assez rares et désespérément stériles de résistance à cette sauvagerie). Or, et il y a là une clé qui donne son unité à l’apparente dispersion des thèmes abordés sur le présent site, mon intuition, c’est que la médicalisation s’est substituée à l’idéologie nazie pour vider l’âme des gens de toute compassion.

La médicalisation, en effet, prive l’homme de son humanité pour le rétrograder à un ensemble d’organes dont il suffirait de surveiller le fonctionnement : elle donne au présumé sachant une sorte de surplomb, absolument trompeur quand on a l’expérience de la iatrogénie, mais qui dispense de toute solidarité humaine à l’endroit d’autrui. Dans mon dernier ouvrage, par exemple, j’ai montré comment, sous l’influence des médecins, le sein féminin était passé du statut d’objet éternel de séduction à un organe potentiellement précancéreux dont la gestion la plus sûre était encore de s’en débarrasser à la première alerte (n’est-ce pas Angelina Jolie ?).

Et maintenant ?

Pour qui a consacré toute sa vie à « l’humble vérité » – sans aucun souci ni de pouvoir, ni de prestige – il y a quelque chose de désespérant de voir le triomphe du mensonge et de la nullité intellectuelle tout autant que morale.

Mais si objectivement désespéré que je sois, je ne ferai pas aux séides du macronisme le cadeau que Stefan Zweig a consenti aux nazis : je ne me suiciderai pas.

Âgé de cent mille ans, j’aurais encor la force
De t’attendre, ô demain pressenti par l’espoir

Robert Desnos, Demain (1942)

  1. Il est utile de rappeler que la dernière indisponibilité injustifiable concernait celle du vaccin Diphtérie-Tétanos-Polio, qui a été le cheval de Troie d’un monstrueux élargissement des obligations vaccinales
  2. Pour quiconque a fait du grec, le mot « euthanasie » est trompeur, notamment quand il est employé par les historiens du nazisme : il n’y a rien d’une « mort heureuse » dans le fait d’être mis à mort contre son gré et sans raison. La pratique mise à l’honneur par Macron et sa bande tient donc du meurtre et non de l’euthanasie, encore moins de la thérapeutique.
  3. Il s’en faut de beaucoup que passer une journée à intuber quelques patients suffise pour témoigner d’une pandémie, du moins chez ceux qui ont une connaissance minimale du grec.
  4. Bien que je n’aie eu aucune responsabilité officielle depuis le début de la « pandémie », ma position publique m’a attiré des dizaines de témoignages concernant des contaminations présumées, la plupart assorties de dramatisations conséquentes, évidemment dûment certifiées par un personnel médical. De toutes, pas une seule, je dis bien pas une seule n’a jamais été assortie de la moindre confirmation sérologique. Mieux : dans les rares cas où, même tardivement (quand des tests ont été disponibles), le sujet « contaminé » – réputé en son temps plus ou moins aux portes de la mort – à fait l’objet d’un test sérologique, ce dernier s’est trouvé lamentablement négatif (tant pis pour l’assurance maladie qui a financé les congés des prétendus agonisants).
  5. C’est une caractéristique classique des gens qui n’ont rien compris aux sciences (notamment de la plupart des médecins) d’exprimer leurs estimations avec un excès de précision ridicule, mais destiné à en crédibiliser la scientificité.
  6. Littré précise que par rapport à « trompeur », fallacieux présuppose la préméditation.
  7. Lequel, à l’inverse de mézigue, ne faisait pas partie partie des « négationistes » (datée de la même époque, l’insulte fut de Didier Raoult).
  8. Cela ressortait déjà de la révolte des gilets jaunes, mais c’est une caractéristique frappante des golden boys macronistes, accoutumés aux rémunérations disproportionnées acquises grâce à leur carnet d’adresses, que leur mépris absolu pour les gagne-petit du travail réel. Qu’un malheureux, qui a développé des trésors d’ingéniosité pour survivre pendant le confinement, soit ruiné par des amendes iniques ne leur fait ni chaud ni froid. Ils sont aux premières loges pour s’indigner qu’une femme soit battue, mais ça les fait manifestement jouir de terroriser les faibles.
  9. Je ne parle évidemment pas des gens, notamment dans les EHPAD, qui ont été sauvagement assassinés sur consigne des autorités sanitaires et avec la complicité des professionnels de santé.
  10. Il est remarquable, et confirmatif de ma sévérité à l’égard de l’enseignement contemporain, que ce type de raisonnement – procédant par sur- ou sous-estimations systématiques pour aboutir à l’évaluation d’un maximum ou d’un minimum – échappe complètement à la majorité des gens, et des professionnels de santé en particulier. C’est pourtant la méthode la plus naturelle en situation de “données manquantes”, tellement courante en recherche clinique.
  11. La formidable médiocrité intellectuelle de Macron et de ses acolytes se confirme de leur volonté de censure totalement anachronique et d’ailleurs ineffective : il n’est nul besoin de faire taire quiconque quand les conditions sont réalisées pour que personne ne soit entendu.
  12. Si j’en crois la revue Grain, c’est la première fois dans son histoire que l’Organisation Mondiale de la Santé est dirigée par un non-médecin. Niveau de subventions privées oblige, ce directeur prend ses ordres de Bill Gates, qui se présente comme « expert » de la santé alors que sa compétence documentée en la matière est nulle (il suffit de l’écouter ou de le lire…). Au cours des années et non sans preuves, je n’ai cessé de dénoncer l’incompétence du personnel médical, en France ou ailleurs : mais – phénomène d’époque – si l’obtention d’un diplôme médical ou paramédical (pharmacien, par exemple) est loin de garantir une authentique compétence médicale ou paramédicale, l’absence d’un tel diplôme la garantit encore moins…
  13. Browning C. Des hommes ordinaires. Les Belles Lettres; 2006.