« En l’absence d’adultes… » – Scènes de la Macronie au temps du coronavirus

Image tirée de la presse hollandaise contemporaine : elle représente un vieillard abandonné dans une EHPAD et qui a frotté la vitre pour essayer d’apercevoir un visage humain. Elle exprime l’inhumanité radicale de ceux qui ont décidé ça – évidemment sans le moindre motif sérieux.

Résumé

Cher aux adolescents attardés, le mythe des « émancipations » (femmes, homosexuels…) imputables à mai 68 empoisse encore les esprits. La crise « pandémique » du coronavirus illustre pourtant la pertinence des critiques de Lasch et de Michéa concernant le règne des « experts » quand, par peur de la maladie, les adultes se confinent aux abonnés absents et qu’ils laissent la main à encore plus immatures qu’eux. Symptôme parmi d’autres d’une incapacité à penser clairement le politique : faire d’Emmanuel Macron « le président des riches », alors qu’il est surtout le bourreau des pauvres. Attesté par la dégénérescence inouïe des règles élémentaires qui gouvernaient encore la vie sociale dans les semaines précédant le coup d’État du 16 mars 2020, l’état présent des mœurs renoue avec la « guerre de tous contre tous » dont l’éradication avait constitué la justification du libéralisme en réaction aux guerres de religions. Le masque est donc tombé: mais Macron et sa bande se sont juré de lui trouver des substituts chirurgicaux.

Mai 68 dans “La lutte des classes au XIXe siècle”

Dans les jours précédant la pseudo-alerte « pandémique », je suis tombé sur l’ouvrage très récemment paru (janvier 2020) d’Emmanuel Todd « La lutte des classes en France au XXIe siècle », dont j’ai feuilleté les premiers chapitres. Si le titre n’avait évidemment rien pour m’indisposer (mes lecteurs pourraient témoigner de ma conscience quant à l’ignoble brutalité du capitalisme), il n’en fut pas de même avec la profession de foi de Todd qui n’a même pas besoin d’attendre la fin de l’introduction pour s’exprimer : « Parmi ses acquis définitifs [du cycle ouvert en 1968], l’émancipation des femmes et de l’homosexualité » (p. 19).

  • Sans prétendre à l’érudition livresque de Todd, je sais que l’exploitation des femmes et de leur force de travail a été l’obsession des patrons depuis le XVIIIe siècle au moins, de telle sorte qu’il me paraît à tout le moins expéditif de tenir pour allant de soi « l’émancipation des femmes » (entendons notamment qu’elles ont maintenant le droit de se faire exploiter directement par le système) dans un ouvrage consacré aux plus récentes évolutions du capitalisme. On permettra, d’autre part, à l’auteur d’un ouvrage concerné par la médicalisation de la contraception de ricaner en lisant que « Les technologies modernes de contraception ont, quant à elles, ouvert la possibilité d’une sexualité vraiment déconnectée de la procréation » (p. 129) : même en n’étant pas aussi savant en statistiques que Todd aime à se présenter, il est facile de constater que la « déconnexion » entre sexualité et procréation est bien antérieure à 1968 (tous les curés de campagne savaient ça depuis le milieu du XIXe siècle1), et qu’elle n’a eu nul besoin des « technologies modernes » pour advenir…
  • Remarque proche pour l’homosexualité présentée comme une « émancipation » à une époque où le capitalisme (le sujet même de Todd) crève et nous fait crever par son désespérant refus des limites : au contraire de Todd et de quelques autres promoteurs du « genre », j’ai la naïveté de penser que l’anatomie est une des limites les moins contestables de l’être humain. Ce qui me gêne, faut-il le préciser, ce n’est pas que des humains fassent le choix de l’homosexualité, mais que la dimension « émancipatrice » de ce choix (pour autant que c’en soit un) aille tellement de soi qu’elle n’ait aucun besoin d’être justifiée…

Anticonformisme : le conformisme de l’adolescence

Il a quelque chose de consternant dans cette sorte de vérole inguérissable qui conduit des auteurs censément réfléchis à occulter obstinément qu’un certain nombre des catastrophes sociétales (dont ils ont pourtant conscience, au moins vaguement) pourraient être directement consécutives à leur fascination d’adolescents révoltés pour ce qui s’est passé en mai 1968 – et à conscientiser, même avec retard, que l’anticonformisme (qui les excite encore après plus de cinquante ans) est, justement, LE conformisme de l’adolescence. Au lieu de reconnaître que leurs « refus » aussi multiformes que brouillons de petits-bourgeois (ou aspirants à l’être) ont directement contribué à la consolidation du système qu’ils prétendaient exécrer, ils se complaisent à entretenir l’illusion d’un moment miraculeux auquel ils se targuent d’avoir participé sans jamais proposer une version crédible de ce qui s’est passé ensuite et de la façon dont leurs slogans ont été récupérés2 3

Les poubelles de l’histoire pour Lasch et Michéa

L’intérêt de la Vérité, c’est que même quand on s’acharne à l’occulter, elle finit par émerger. Il ne faut pas longtemps pour que Todd en vienne à aborder l’œuvre de Christopher Lasch et à préciser la vision qu’il en a : « En le relisant, j’ai été frappé par son ton très affirmatif, par le manque de faits et de preuves dans le raisonnement. À la relecture, j’ai trouvé Lasch moralisateur (…) » (p. 130-1). S’il l’avait RElu plus attentivement, sans doute aurait-il trouvé chez lui plus de « faits » et de « preuves » permettant de mettre radicalement en cause que « l’émancipation » des femmes et de l’homosexualité seraient des « acquis définitifs » de mai 1968, assez patents pour qu’une demi-ligne suffise, chez lui, à leur célébration.

Quant au plus ardent propagateur de l’œuvre de Lasch en France, Todd a d’autant moins de scrupule pour ordonner son exécution sommaire qu’elle lui paraît s’imposer « d’instinct » : « N’appréciant pas, d’instinct, le populisme moralisateur de Michéa et surtout l’association systématique que ses fidèles en ont tiré entre libéralisme de mœurs et libéralisme économique, entre réformes sociétales et financiarisation de l’économie (…) ». Mais quand, chez un auteur qui se revendique « anthropologue », l’« instinct » supplée à la moindre preuve concernant des évolutions sociétales aussi radicales que l’émancipation-sic des femmes, il ne faut s’étonner de rien…

Ce que Lasch et Michéa disent vraiment

Car, à l’opposé des slogans stéréotypés de Todd qui sonnent tellement creux sous le règne de figures aussi « émancipées » que Pénicaud, Belloubet, Borne, Wargon, Ndiaye et autres Schiappa ou Buzyn, Michéa dit quelque chose d’une immense portée pour l’intelligence de l’actualité : « En l’absence d’adultes, on se met à faire confiance aux experts » 4

Quand, dans le pays de la Révolution, tous les citoyens acceptent sans révolte de produire une permission écrite à chaque fois qu’ils prétendent sortir de chez eux, qui peut nier que les adultes se sont, et massivement, inscrits aux abonnés absents ? Qui peut le nier, alors même que cette débâcle sans aucun précédent historique5 se voit justifiée par des « experts » dont l’incompétence et la malhonnêteté ont été d’emblée dénoncés preuves en main et dont les recommandations sur tout et sur tous les sujets, même les plus intimes, sont un florilège d’imbécillités dont le grotesque et les incohérences devraient sauter aux yeux du plus basique des blaireaux : pourquoi des déplacements sur 100 km et pas sur 98 ou 102, pourquoi l’interdiction des ventes d’alcool dans telle préfecture et leur autorisation expresse dans telle autre, pourquoi l’interdiction des cantines chez tous les enfants sauf ceux dont les parents sont professionnels de santé et donc le plus à risque d’être vecteurs de contamination ?…

Or, quelle excuse pour un renoncement aussi exceptionnel des citoyens aux libertés élémentaires, et même aux exigences de leur dignité ? Rien, ou presque rien : ils ont peur d’attraper une maladie dont on attend toujours la moindre preuve qu’elle soit épidémiologiquement significative. Le serait-elle, d’ailleurs, que ça ne justifierait en rien l’incongruité de tous ces renoncements. Mais le plus extraordinaire, c’est que ces preuves manquent abominablement comme l’atteste a contrario l’acharnement des autorités à exagérer – et grossièrement – le nombre de victimes imputées au coronavirus : dans l’histoire humaine encore récente (telle que pendant la guerre 14-18 par exemple), le réflexe naturel des autorités quand hécatombe il y a vraiment, c’est de réduire par tous les moyens (y compris les plus malhonnêtes) le nombre des victimes recensées – certainement pas de l’augmenter… L’inflation délibérée des chiffres signe la tromperie sur la gravité de l’alerte.

N’en déplaise à Todd, il est donc patent que – privilège d’une réflexion profonde qui s’inscrit forcément dans la durée – l’œuvre de Lasch et l’herméneutique de Michéa sont, en l’espace de quelques semaines, devenues LA référence incontournable pour comprendre ce qui se passe : une panique organisée au plus haut niveau des États à destination de Narcisses totalement dépolitisés, réduits à s’obséder sur la portée du moindre éternuement ou du plus banal grattement de gorge.

Bourreau des pauvres plus que président des riches

Pour comprendre la façon dont nous en sommes arrivés là (à ma connaissance, les excès français sont uniques), il est utile de revenir sur ce qui était déjà une caractéristique frappante de Macron lors de son élection et juste après : son immaturité et son fantasme, corrélatif, de toute-puissance. Qu’il suffise de rappeler l’arrogance incroyable de ce blanc-bec quand il a prétendu monopoliser la parole lors des cérémonies du 11/11/18, malgré la médiocrité du résultat (le fameux distinguo entre « nationalisme » et « patriotisme »).

Ce fut une erreur – une de plus – de « la gauche » (ou de ce qu’il en reste) de faire du jeune Macron « le président des riches ». Certes et grâce à lui, jamais il n’a été si rentable, en France, d’être actionnaire et, si possible, gros actionnaire ; mais cela n’empêche pas Macron d’être fondamentalement « le bourreau des pauvres » au sens – soyons précis sur ce point délicat – où l’on évoque le bourreau de tel ou tel camp de concentration. Il est patent qu’à l’instar de ces valets fondamentalement méprisés par la hiérarchie du camp, le chéri de la presse people et des vieilles dames s’est créé une niche pour donner à ses maîtres des gages de sa cruauté impitoyable à l’égard des plus misérables que lui : il serait lassant de relever les saillies, parfois incroyables, de Macron attestant sa dureté réflexe à l’égard des pauvres. Lors de son passage éclair à la banque Rothschild, il a eu beau réussir un honoraire de résultat assez agréable pour faire de lui un petit parvenu fasciné par l’argent facile, cela ne l’intronise pas égal des grands capitalistes qu’il se flatte de fréquenter mais dont il y a fort à parier qu’ils le considèrent comme un minable gagne-petit dont la dévotion éperdue à leur cause fait simplement leurs affaires : jusque avant lui, aucun minable n’aurait osé les vertigineux coups de force aussi bien dans le maintien de l’ordre que dans la répression judiciaire qui ont permis la mise au pas des « gilets jaunes » ainsi que les « réformes » du code du travail ou des retraites.

Là est justement l’apport du bourreau : tellement méprisé par ses chefs qu’il n’a d’autre issue, pour gagner leurs faveurs, que les débarrasser d’un boulot tellement sale qu’ils n’auraient pas osé le perpétrer eux-mêmes. Et, le cas échéant, de se faire assister par « aussi pire » que lui : alors que la France est régulièrement condamnée par la Communauté européenne pour ses pratiques de chasse, il faut n’avoir peur de rien pour confier aux chasseurs des tâches de surveillance des gens qui se promènent dans la nature. À quand la libération des droits communs pour intimider ceux qui auraient encore l’audace de résister ? Qui croit sérieusement que la brutalisation des pauvres et des gagne-petit dont le coronavirus a fourni le prétexte n’aura aucune conséquence en termes de précarité durable et d’intimidation sociale, au profit des grands patrons que Macron vénère ?

L’arbitraire comme mode opératoire du bourreau

Parmi les modes opératoires de cette brutalité entrelardée de cruauté, on ne manque pas de relever ce qui caractérise justement le comportement du bourreau laissé libre d’imposer sa loi pour autant qu’elle s’exerce sur les plus faibles : l’arbitraire. Il est frappant qu’à chaque fois qu’il a prétendu poser une règle avec l’arrogance d’un gamin qui n’a aucune contre-autorité à craindre (dans le périmètre du camp…), Macron a maximisé l’attention médiatique dont il est si friand en concoctant simultanément des exceptions toutes plus incongrues les unes que les autres : déconfinement de tous, MAIS PAS des sujets âgés, réouverture des écoles, MAIS PAS des classes habituelles, déplacements autorisés sur 100 km, MAIS PAS sur certains trajets, sorties possibles à la campagne, MAIS PAS dans les forêts ou sur les plages, réouverture des magasins, MAIS PAS tous… Que la justification sanitaire de ces diktats soit assez indigente pour exaspérer jusqu’au public profane et autoriser des revirements spectaculaires ne le dérange en rien, puisque cet arbitraire, au contraire, renforce l’attention portée sur sa petite personne et rend compte d’audiences dont les records défient tout précédent politique : quelle nécessité de scruter les paroles du Président si sa pensée était claire, et que les conséquences en étaient logiques ? L’arbitraire du Maître des Horloges dans la crise du coronavirus aura été l’actualisation sanitaire du « en même temps » qui signait déjà l’indigence d’une pensée occupée à la bagatelle à l’époque où le futur pseudo-surdiplômé aurait dû travailler à la structurer. Il serait temps que les gens raisonnables comprennent que le simple fait d’écouter Macron, a fortiori de solliciter son avis ou ses précisions, c’est installer un ivrogne dans le canapé du bar en lui confiant la clé du placard à liqueurs fortes…

La guerre de tous contre tous

Ainsi esquissé à grands traits l’inspiration des mesures qui ont suivi le coup d’État du 16 mars, arrêtons-nous quelques instants sur le comportement de ceux qui subissent ces mesures. Il est effrayant : le plus aimable de vos amis vous traite comme un malpropre si vous avez l’inconscience de lui tendre la main par habitude, la plus serviable de vos voisines manque de défaillir si vous lui demandez de garder votre gamin ne serait-ce que cinq minutes, les maires et les gendarmes sont assaillis de signalements pour dénoncer le paisible vieillard qui ose promener son chien, les gens que vous ne connaissez pas font un détour ostensible pour éviter de vous croiser sur le chemin, les médecins ont des consignes pour liquider froidement (et hors de toute procédure) les patients qu’on n’a pas les moyens de soigner correctement ou qui risqueraient d’occuper trop longtemps un lit d’hôpital quand on a rempli les autres avec des gens qui n’avaient rien à y faire… Il faudrait également évoquer tous ces professionnels de santé qui, véritables kapos opportunistes, profitent de la situation pour tyranniser ceux qui ont besoin de leur compétence, si délimitée qu’elle soit. Ainsi de ce dentiste qui assène sur un ton qui n’admet pas de réplique qu’aucun patient ne pénètrera dans son cabinet si : i) il ne porte pas de masque, ii) il ne remplit pas le questionnaire médical qu’il prétend imposer. Vaste programme, en vérité, mais qui laisse dans l’ombre (au moins) deux questions non moins vastes : i) quid du secret médical ? ii) qu’est-ce qu’on fera du masque quand il s’agira de demander au patient d’ouvrir la bouche ?… Bref, nous sommes revenus à l’état de la guerre de tous contre tous.67. Et, n’en déplaise encore à Todd, nous sommes de nouveau renvoyés aux réflexions que Michéa a consacrées au sujet8.

Rappelons que, selon ce dernier, c’est le traumatisme des guerres de religions – exacerbant jusqu’à l’insupportable la dissolution sociale de la guerre de tous contre tous – qui a conduit les sociétés occidentales à privilégier les lois du Marché présentées comme axiologiquement neutres et donc seules acceptables. Il y avait certes de bonnes raisons, tirées de l’expérience, pour contester la validité du postulat que « le doux commerce » suffisait à garantir la paix sociale, et c’est un garant complémentaire des thèses de Lasch sur la « culture du narcissisme » qu’il suffise d’une fort modeste alerte épidémique pour effondrer un consensus séculaire sur les vertus du “souci contemporain” limité aux inquiétudes sur son transit intestinal ou l’équivalent.

Ce sera une ironie de l’Histoire que la déroute du Marché devant les vagues menaces d’un virus survienne sous le règne d’un zélateur du libéralisme économique aussi falot que le jeune Macron.

Conclusion

Je n’ignore pas – Ioannidis et Gøtzsche l’ont dit avant moi et avec beaucoup plus d’autorité – que les débordements justifiés par la pandémie ne se limitent pas à mon pays. Mais il me semble reconnaître quelque chose de très français dans l’articulation entre une brutalité administrative implacable et une incompétence rare en matière de santé publique : il n’y a qu’en France qu’après des semaines de confinement dur imposé avec l’appui des forces de l’ordre, on puisse entendre le ministre de la santé (médecin de surcroît) désigner, sur un ton qui n’admet pas de réplique, le confinement comme responsable de la contagiosité de la grippe… J’ai de bonnes raisons, d’autre part, pour penser que la French touch a pesé d’un certain poids dans la dérive affairiste des autorités sanitaires internationales telles que l’OMS. Je maintiens, enfin, que Macron et sa bande ont porté les tensions de la situation politico-sanitaire à un degré inégalé pour un pays censément civilisé.

P.S. du 12/05/20 : Le Diplo, encore

Dans Le Monde Diplomatique de mai 2020, je tombe sur un compte rendu assez dithyrambique du livre de Todd : “quel souffle! quel panache!”. De quoi conforter l’idée que le Diplo a décidément du mal à cerner les vrais problèmes et, plus encore, leur chronologie. À force d’accréditer que la conscientisation politique contemporaine passerait par la promotion du féminisme et de l’homosexualité… Bref : par la défense de Mai 68 et de son legs…

  1. Langlois C. Le crime d’Onan – Le discours catholique sur la limitation des naissances (1816-1930). L’âne d’or – Les Belles Lettres, 2005.
  2. Entre bien d’autres, on peut citer Jean-Pierre Le Goff, intarissable sur « Les illusions du management » ou sur « La fin du village », mais résolument incapable de concevoir que les tares qu’ils perçoivent plus ou moins confusément puissent être directement en rapport avec l’enthousiasme soixante-huitard que l’intéressé n’a pas pu s’empêcher de célébrer à l’occasion du cinquantenaire.
  3. Je n’ignore pas que « l’esprit de mai 1968 » a été un cheval de bataille de Sarkozy lors de la campagne pour les présidentielles de 2007. Mais je sais aussi qu’ignorer les idées pour s’en prendre de façon pavlovienne à l’idéologie de ceux qui les soutiennent n’est pas pour rien dans les reniements de la gauche depuis cinquante ans : à force, par exemple, de brandir comme identité la phobie de l’extrême-droite, on refuse de considérer la validité de ce que celle-ci peut dénoncer.
  4. Michéa JC. L’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes, Climats, 2006, p. 175.
  5. Même durant l’Occupation, le couvre-feu concernait des horaires précis.
  6. Tous mes voisins qui se sont risqués dehors depuis le déconfinement (11/05/20) rapportent l’incroyable sauvagerie des automobilistes enfin lâchés.
  7. Des commerçants habitués des marchés me racontent que désormais, ils sont accueillis par des “responsables” qui sélectionnent impitoyablement ceux qui vont être autorisés à vendre et ceux qui sont renvoyés chez eux, selon des critères épidémiologiques difficiles à objectiver. On reconstitue facilement l’ambiance dans un milieu de travail naguère marqué, du moins en province, par un climat de camaraderie plutôt bon enfant. Quant à évoquer d’éventuels conflits d’intérêt chez les missi dominici de l’épidémiologie macronienne…
  8. Michéa JC. L’empire du moindre mal. Essai sur la civilisation libérale. Flammarion, Champs essais, 2010.