Droit de visite et d’hébergement

Droit de visite

Le problème de l’incompétence est fréquemment évoqué sur le présent site, qu’il s’agisse des enseignants, des journalistes, des éditeurs, des médecins, des bloggers… On le retrouve dans le contexte très douloureux du droit de garde ou de visite chez les mineurs.

Peu soucieux d’enquêter par leurs propres moyens1, les magistrats ont tendance à s’en remettre à des « experts » (souvent des expertes) dont la caractéristique la plus documentable est qu’ils n’ont aucun expertise. En droit, en effet, il est possible de désigner comme expert une personne morale (une association) qui se charge ensuite de missionner des militants qui ont donné toutes les preuves de leur engagement associatif. Ce peut être quelqu’un très impliqué dans l’enseignement de la cuisine (le BEP couscous), des claquettes ou de quelque chose du même ordre…

Le problème étant que les missions en question concernent généralement des situations psychologiques très complexes qui devraient requérir une compétence psychologique ou psychiatrique très au-dessus de la moyenne même des psychologues ou des psychiatres : typiquement, “le syndrome d’aliénation parentale” où il faut déterminer si le refus du gamin de voir l’autre parent (généralement : son père) relève de la manipulation ou d’une situation plus profonde. Outre l’incompétence en soi, les « experts » en question sont menés en bateau par leur propre contre-transfert : telle fille enfermée dans son fantasme d’un père incestueux verra des pères incestueux partout – le moindre geste d’affection (un bisou, par exemple) étant surinterprété comme un terrible passage à l’acte – mettant évidemment en grave danger le mineur en question.

Force est de reconnaître que le choix d’une spécialité n’est pas neutre et que, même à un niveau de compétence présumée fort élevé, on n’échappe pas forcément à son inconscient : on ne devient pas psy par hasard et, sur ce blog, on a consacré plusieurs pages à ironiser sur la supervision exercée par les pairs : l’histoire d’Alice Miller racontée par son fils est tristement éloquente et démontre qu’on peut faire beaucoup de mal en prétendant déculotter l’inconscient de son prochain. À ma modeste échelle qui est celle d’un simple particulier qui prend le temps d’écouter, je ne compte pas le nombre de gens pris dans les rets d’un ou d’une cinglée pourtant dûment adoubés par l’institution.

Bref. Le mieux est d’éviter de mettre les psy en position de pouvoir. Mais si l’on est obligé dans un contexte de contentieux familial, on n’est pas forcé de tout gober docilement. II existe des indicateurs indirects de crédibilité : le nombre de séances imposées, par exemple (une par jour !), ou leur prix2, ou encore le paiement des séances manquées…

 

  1. Ils n’ont « pas le temps », surmenés qu’ils sont par les affaires vraiment urgentes – comme celle impliquant Fourniret…
  2. On croit savoir que Lacan s’offrait des tableaux de maîtres avec l’argent de ses honoraires.