Origène

Origène

Les sources anciennes font d’Origène (185-253) un Père de l’Église soucieux de ne pas se laisser polluer par le péché de chair, et qui avait donc trouvé plus sûr de s’émasculer – entendez de se couper les couilles (les modalités opératoires n’étant pas détaillées)…

On ne sache pas que, pour extrême qu’elle fut, cette mutilation ait été, même à l’époque, conçue comme un sujet de fierté. Il s’agissait d’un sacrifice, et c’est bien ainsi que les contemporains l’ont conçu, au point de susciter la réprobation.

C’est qu’on ne joue pas avec son sexe de naissance. Croire qu’on peut choisir est tout simplement fou. Mais derrière cette illusion d’un choix possible, se cache une formidable violence, qui tient à la décrédibilisation de l’impossible – des limites. La violence n’est pas seulement une violence exercée sur son corps : elle est aussi une violence exercée sur les autres. Il me suffit de penser au téléfilm (passé récemment sur ARTE) d’une chorale LGBT en Pologne : ces chanteurs sont obsédés par gagner l’adhésion d’autrui (incluant leur propre mère) dans leur fantasme, qu’ils vivraient comme une victoire considérable1… Ce n’est pas « je baise comme je veux avec qui je veux » mais je veux qu’autrui renonce à son propre vécu pour partager ma vision, si fallacieuse qu’elle soit.

On entend en écho la propension connue de la plupart des homos à faire des crises de colère non maîtrisée pour un rien. L’ordre commun ne leur suffit pas ; il leur faut se distinguer non par quelque exploit attestant la maitrise de leur corps, mais en violentant les représentations d’autrui via des traitements simplement subis.

  1. Penser à la radioscopie de Jacques Chancel, d’un homme qui a tout perdu de sa virilité – moyennant castration et hormones – et qui vit comme une consécration le prénom féminin dont le journaliste finit par l’affubler