En date du 09/10/19, un post-scriptum a été ajouté à cet article initialement mis en ligne le 29/09/19
Ayant eu connaissance de mes expertises pénales récemment mises en ligne, des membres de l’AIMSIB ont sollicité une interview. N’ayant aucune raison d’empêcher quiconque de faire connaître mes analyses (même si je ne partage pas, réciproquement, les siennes), j’ai donné mon consentement, sous la réserve – toujours la même – que je garderai la maîtrise de mon propos à la virgule près. Il en résulte une assez longue interview qu’il a été finalement convenu de publier en deux parties. La première est désormais disponible, au lien suivant ; j’avertirai aussi mes lecteurs quand la seconde sera mise en ligne.
Post-Scriptum du 09/10/19
Sachant que vais rarement sur les forums (même ceux qui parlent de moi), un lecteur fidèle me transmet un passage de celui qui suit la première partie de mon interview : on y apprend que « les bras en tombent » à lire que la notification spontanée « est ininterprétable », avant d’être invité à une discussion « mathématique » à laquelle, comme d’habitude en ce genre d’occurrence, je n’ai RIEN compris.
L’intérêt rhétorique des “mathématiques”, c’est que comme la grande majorité des gens conviennent n’y rien comprendre, moins ils comprennent, plus ils ont l’impression d’avoir été impliqués dans une démonstration de haute volée1. De ma vie, je n’ai jamais vu que les mathématiques soient d’un quelconque secours sur un problème expérimental qu’on ne maîtrise manifestement pas : or, il est patent que les participants à ce forum n’ont jamais eu à gérer la moindre notification, ni le moindre problème de pharmacovigilance d’ailleurs. À l’inverse et pour ce qui me concerne, j’ai eu en charge (en totalité ou partiellement) une trentaine de services de pharmacovigilance (de firmes allant des plus minuscules au plus importantes) dont le quotidien est la gestion des notifications spontanées, j’ai rédigé au moins 150 rapports périodiques de tolérance (dont l’analyse des notifications spontanées est le plus gros morceau), pour ne point parler des missions de synthèse sur des corpus parfois énormes de telles notifications. Bref et pour résumer, je pourrais, s’il en était besoin, documenter que j’ai eu, dans ma vie, à gérer des notifications spontanées par dizaines de milliers.
C’est un symptôme de « la société du savoir » sur laquelle j’ironisais récemment qu’il se trouve désormais des gens dépourvus de la moindre expérience concernant la notification qui ne craignent pas de polémiquer – et doctement – avec quelqu’un qui a passé une bonne part de sa vie à gérer ça (et qui n’aurait aucune peine à le démontrer)2.
Ai-je suffisamment répondu à votre question, gentil lecteur ?
- On a l’exemple actuel d’un médaillé Fields qui s’attache à convaincre les gens, non sans un bizarre succès, qu’il faut soutenir Macron… Qui oserait insinuer qu’un titulaire de la médaille Fields peut raisonner comme un chaudron ?
- Il y a quelques jours, je suis allé chez mon plombier – aussi vieux que moi (c’est vous dire…) – pour lui demander comment refaire un joint de carrelage dans ma salle de bains. Gentiment, il m’a donné un reste de ciment et m’a bien expliqué : « tu mets l’eau d’abord, et tu rajoutes la poudre ensuite ». J’ai honte d’avouer que, en bon blaireau de base, j’aurais spontanément fait l’inverse. À l’instar de mes contradicteurs, j’aurais donc pu lui dire « les bras m’en tombent qu’il faille commencer par l’eau » ou, plus perversement : « abracadabra ! Pythagore prout prout ! C’est cul effedé. ». En fait, je l’ai simplement remercié de m’avoir évité de faire une connerie ; mais ça, c’étaient des pratiques d’avant : d’avant « la démocratie internet »…