Par rapport aux commissions parlementaires sur la gestion de la grippe H1N1 dont on apprécie chaque jour la pitoyable bénignité, celle réclamée par 210 députés européens était la seule à avoir visé d’emblée un audit technico-réglementaire de l’EMEA, l’agence ayant autorisé les nouveaux vaccins. C’est la seule qui eût permis, par exemple, de comprendre comment une vaccination de masse a pu se trouver autorisée au terme d’un développement bâclé en quelques semaines, sur des preuves d’efficacité problématiques, et qui s’est notamment soldé par sept décès strictement inexpliqués.
C’est la seule qui eût permis, par conséquent, de documenter l’état de déliquescence où sont arrivées les procédures d’évaluation pharmaceutiques telles qu’elles ont été pernicieusement mises en place par les autorités européennes depuis la directive CEE/65/65. C’est la seule qui eût permis, sur une affaire paradigmatique, de jeter un jour saisissant sur la sidération des autorités politiques devant les lobbies prédateurs.
On comprend que les responsables du Parlement européen se soient ligués pour faire avorter ce projet de commission : ils avaient parfaitement senti venir le coup – et ils savaient qu’il pouvait être terrible…