I – « La seule différence notable que je puisse souligner (…) est (…) celle du courage »

“Madame, Monsieur,

Suite à la réalisation de vaccinations obligatoires les 26 avril 1991 et 19 juin 1996, les signes cliniques et examens complémentaires m’ont confirmé être porteuse d’une sclérose en plaques.

Après de nombreuses expertises, j’ai consulté de nouveau un spécialiste, expert en pharmaco-épidémiologie, afin d’étayer ma procédure afférente à la reconnaissance d’accidents de la vaccination contre l’hépatite B.

J’ai donc consulté le **/**/2004 à titre privé le Docteur GIRARD à son cabinet, sis 1 boulevard de la République à Versailles.

Celui-ci m’a reçu durant plusieurs heures, écoutant avec intérêt mes antécédents médicaux, mon histoire et étudiant scrupuleusement mon dossier médical afin de retrouver l’étiologie de la maladie. Nous avons également tenté de préciser les conséquences actuelles et futures de mon atteinte.

Le Docteur GIRARD n’a jamais, durant cet entretien, mis en cause aucun de ses confrères. Tout au plus ai-je souligné leur manque de « neutralité », ceux-ci ayant mené de nombreuses enquêtes conjointement avec les fabricants du vaccin mis en cause.

Il me semble donc licite de soutenir le Docteur GIRARD puisque son unique combat est celui de la défense des victimes malgré de nombreuses tentatives de déstabilisation à son encontre de la part des laboratoires mais également du ministère. Je tiens également à préciser que cette information ne m’a jamais été délivrée par lui-même mais par mon avocate Maître L., a posteriori.

Il est le seul a avoir pris le temps de me recevoir, à développer une telle qualité d’écoute et à avoir su rester neutre afin d’être le plus exact possible. Son professionnalisme et ses convictions scientifiques ont été son seul moteur. La qualité de son travail est sans faille et les règles de déontologie n’ont a aucun moment été bafouées.

La seule différence notable que je puisse souligner, après avoir été reçue par de nombreux spécialistes, est une qualité inestimable, celle du courage, que chaque patient atteint de cette maladie souhaiterait rencontrer lors de diverses consultations : courage de rechercher la vérité aussi déstabilisante puisse-t-elle être, courage de ne pas se voiler la face afin d’étouffer l’affaire, courage de ne pas se perdre dans des dialogues stériles, courage d’étudier un cas clinique sans a priori aucun.

Vous remerciant de bien vouloir prendre note de ce témoignage,
Recevez, Madame, Monsieur, mes respectueuses salutations.”

Le 12/01/2006

Sophie I.

S’il est une attestation que je n’espérais pas beaucoup recevoir, c’est bien celle de cette infirmière, âgée de 43 ans à ce moment, qui m’était apparue timide et réservée jusqu’à l’excès : alors que, comme elle l’indique, elle avait dû régler de ses propres fonds l’expertise qu’elle m’avait demandée, force est de constater qu’à l’heure actuelle, mon travail ne lui a toujours pas permis de sortir de l’absurde situation judiciaire où l’ont acculée des expertises antérieures dont je suis allé jusqu’à écrire qu’elles « se signalaient par l’illogisme du raisonnement tenu »…

Dix ans avant cette attestation, alors qu’elle n’avait pas encore atteint la trentaine, cette jeune femme avait développé, dans les semaines suivant un rappel du vaccin contre l’hépatite B, les premiers symptômes d’une sclérose en plaques malheureusement vite confirmée ensuite. Or, tout en reconnaissant – d’ailleurs sans la moindre motivation physiopathologique ou épidémiologique – que la vaccination ait pu déclencher la sclérose en plaques, les précédents experts avaient formellement exclu tout rôle du vaccin… dans la survenue des poussés ultérieures ! C’était comme condamner quelqu’un pour homicide volontaire, en déboutant les ayants droit de toute demande de dédommagement au motif que les inconvénients résultant de la situation étaient imputables au décès, et non au meurtrier : on va loin avec ce type de raisonnement… Ce que nous disaient sans rire les experts forcément éminents qui m’avaient précédé, c’est que la vaccination avait pu déclencher la maladie, mais qu’en ce qui concernait l’expression de cette maladie, il fallait chercher ailleurs…

Comme M. et Mme B., Madame I. fait basculer l’expert dans le camp des victimes et, elle aussi, évoque un authentique « combat » : mais alors que les parents du petit Sylvain louaient l’expert de les avoir aidés dans leur combat, Sophie incline plutôt à s’impliquer elle-même dans son « combat », après avoir été dûment informée par son avocate de la situation réservée à l’expert par les administrations sanitaire ou judiciaire. Ainsi partie d’une impulsion exactement inverse, elle retombe cependant au même point que M. et Mme B, puisque de toute façon, ledit combat est « unique » : « celui de la défense des victimes »…

Si elle rejoint ainsi la plupart des autres témoins déjà rencontrés en apercevant la portée exemplaire de son expérience expertale, Sophie I. apparaît comme la première à argumenter de façon aussi consciente et soutenue le lien entre son vécu personnel et la signification globale de l’histoire. C’est bien elle en particulier qui a été reçue « durant plusieurs heures », elle aussi qui a été écoutée « avec intérêt », elle qui observé l’expert étudiant son dossier « scrupuleusement » ; elle enfin qui a réfléchi avec lui aux « conséquences actuelles et futures de [son] atteinte ». Et cette expérience, dont on pourrait penser qu’elle est archi-banale dans un tel cadre, l’a tellement marquée « après de nombreuses expertises » qu’elle éprouve le besoin de la récapituler comme pour garantir que tout le monde a bien saisi ce qu’elle veut dire :

“Il est le seul a avoir pris le temps de me recevoir, à développer une telle qualité d’écoute et à avoir su rester neutre afin d’être le plus exact possible.”

Quelle différence, alors, entre une performance a priori aussi banale et l’expérience « de nombreuses expertises » ?

La seule différence notable que je puisse souligner, après avoir été reçue par de nombreux spécialistes, est une qualité inestimable, celle du courage.”

Il faut vraiment qu’un expert qui « prend le temps » de recevoir les victimes soit un grand homme1 pour que ceux qui ont pu apprécier sa « neutralité » en tirent comme une conséquence logique imparable la licéité de s’impliquer dans son malheur :

“Il me semble donc licite de soutenir le Dr Girard…”

  1. Nous savions par Mme G. qu’en plus, il fait ça poliment : « contrairement à la première expertise, j’ai été très bien reçue ».