Être re-confiné en Mayenne

Début novembre, le conseil municipal de mon village avait demandé une méditation sur le nouveau confinement à trois figures locales : un philosophe doté d’une relative notoriété médiatique, une sculpteuse de rayonnement artistique plus que local, et moi comme spécialiste de recherche clinique impliqué dans les « pandémies. Il n’eût pas été digne de mon éthique politique de me défiler, et il en a résulté la méditation qui suit pour laquelle on m’avait fixé des contraintes de volume.

Trois directions pour féconder la réflexion de mes concitoyens.

  •     Sanctuariser leur pouvoir de constat pour résister aux « experts » : dis-moi, Voisin, tu les as vus où les milliers de morts qui ont transformé en charnier notre village de 140 habitants ?
  •     Participer à la vie civique d’une façon où Castoriadis situe l’essence de la philosophie (controverser pour décider – et pas pour avoir raison).
  •     Démasquer le réel : quand les plus laborieux des nôtres crèvent de désespoir alors qu’Amazon engrange des bénéfices encore plus vertigineux qu’habituellement, n’y a-t-il rien à dévoiler ?

Rentrant du cimetière au crépuscule de la Toussaint, je me suis arrêté à l’église d’Avesnières. Au spectacle de ce chevet si parfait qu’il se trouve être le modèle de toutes les absides reproduites par Larousse, m’est revenu le souvenir de la barbarie s’arrêtant à quelques centaines de mètres, d’où le désir de voir encore l’armée des imbéciles miraculeusement stoppée net1.

J’ai fait un rêve…

Que le destin de notre Mayenne si brutalisée soit confié à un Pauvre, au sens de l’Évangile, dont les décisions s’imposeraient tellement que mettre en doute son intégrité mentale serait impossible2.

  1. L’allusion à « la barbarie » concerne la façon dont les Prussiens se sont inexplicablement arrêtés à quelques kilomètres en 1871, quand toute la ville de Laval était massée la nuit dans l’Église romane d’Avesnières pour invoquer la Vierge…
  2. Le Président du département qui a gagné une certaine notoriété nationale en semant la merde par ses décisions imbéciles se nomme… Richefou…