Épidémiologie élémentaire

Épidémiologie élémentaire

Pour commencer l’année, il serait utile de faire un retour sur les fondamentaux (les principes élémentaires) de l’épidémiologie, qui semblent tristement ignorés par les professionnels de santé et, plus grave encore, par nos meilleurs-experts, incluant ceux que se targuent d’être épidémiologistes. D’abord, pour rappeler que quand veut dénombrer un phénomène, on commence par le caractériser clairement : ce n’est pas un jour le nombre de sujets avec un test positif, le lendemain ceux qui ont vaccinés, le surlendemain, ceux qui refusent la vaccination, puis ceux qui ont refusé de se tester, etc. Ensuite, on se fixe des paramètres qui ont un minimum de signification : n’en déplaise à d’aucuns, le nombre de sujets hospitalisés n’en a aucun. Il reflète simplement la tolérance des gens au fait d’être, ou de se sentir malade : c’est un constat quotidien que des gamins sont envoyés à l’hôpital (par une mère anxieuse, quand ce n’est pas par le médecin traitant), dès qu’ils ont 37°2, voire quand ils ont la goutte au nez (je ne parle pas des troubles digestifs archi-banals). Enfin, on déclare ses liens d’intérêts – il y a même une loi qui fait obligation d’une telle déclaration. Ce premier jour de l’année voit la promotion de Delfraissy (qui a été omniprésent dans les médias) à l’Ordre de la Légion d’honneur : à un moment où la désinformation sur le Covid génère des fortunes indécentes chez les fabricants de vaccins, qui a entendu l’intéressé déclarer quelque lien que ce soit avec qui que ce soit1?

Je ne vais pas revenir sur les causes de cette situation, que je dénonce depuis si longtemps : incompétence des professionnels de santé, corruption des experts et du personnel politique, nullité des journalistes et du corps enseignant, jobardise du public plus intéressé par la petite culotte de telle actrice ou par la libido du blaireau de base que par quoi que ce soit de tant soit peu élevé, indifférence des gens à la façon dont est dépensé ce qui reste leur argent. Basiquement, il est certain que les gens se sont de plus en plus résignés à une vie physiologique, dont le symbolique est absent. La peur de la mort est leur seul objectif, même s’il est patent que leur compulsion à chercher des soins (académiques ou parallèles) est le principal facteur de risque d’un abrègement de leur espérance de de vie en bonne santé. Avec le COVID, présent partout quoique visible nulle part, ils ont renoué avec le fantasme de Dieu2.

Bref : après deux millénaires de catholicisme, on en est toujours à chercher la main de Dieu dans les imprévus de la vie. Voltaire et quelques autres n’avaient pas tort : mais ils ne pouvaient prévoir qu’une nouvelle Incarnation aurait le visage de Macron.

  1. Mes lecteurs se rappellent peut-être un débat sur Public Sénat entre ce type et moi, lors du H1N1, où, pour une fois, je m’étais trouvé déstabilisé, mon interlocuteur soutenant froidement que « les grands professeurs » comme lui n’avaient pas de lien d’intérêts
  2. Il est d’ailleurs patent que les chrétiens, au premier rang desquels le Pape, ont été les plus ardents à valider la fable du Covid. Rappelez-ces messes célébrées en voiture dans un champ par souci hygiénique, et prodigieusement ridicules.