A propos de la rubrique “Querelles de personnes”

La création d’une sous-rubrique “Querelles de personnes” est justifiée dans les lignes qui suivent.


Dans un article quasi contemporain de celui-ci, mon excellent ami et confrère Jean-Claude Grange a esquissé une typologie des motivations qui peuvent conduire un quidam à tenir un blog médical1. Selon une ligne de pensée proche, quoique plutôt complémentaire, je voudrais ci-après surtout indiquer ce que je ne veux pas faire – en rappelant au lecteur intéressé que j’ai consacré l’Introduction de mes deux derniers livres2 d’un part à la justification de mon engagement public, d’autre part et plus encore, à sa méthodologie.

Pour l’essentiel:

  • du moins dans la sphère publique, le moi est haïssable, et sur un site tel que celui-ci, l’évocation de circonstances personnelles ne se légitime qu’à partir du moment où elles permettent d’abstraire une réflexion de portée générale – que chacun puisse s’approprier;
  • quoique n’ayant peur ni de la controverse, ni de la polémique – avec quelque “expert” que ce soit, fût-il (réputé) éminent -, je répugne aux querelles de personnes;
  • j’y répugne d’autant plus que, quelle que soit leur notoriété médiatique, certaines personnes ne méritent même pas d’être nommées: sauf exception, j’évite donc de citer nominativement mes cibles lorsqu’il m’est difficile de les ignorer (on ne trouvera pas beaucoup de noms propres dans mes écrits);
  • quoique répondant scrupuleusement à toute personne qui m’écrit, j’ai d’emblée désactivé la fonction “forum” de mon site: il s’avère justement que ce type de fonction illustre catastrophiquement la face obscure de la toile – à savoir l’exacerbation égocentrique qui conduit certains lecteurs à simplement prendre le prétexte d’un article pour venir encombrer l’espace public de leurs délires égotistes, lesquels n’ont, le plus souvent, RIEN à voir avec la thématique initiale: le lecteur intéressé peut se reporter à ceux de mes articles qui ont été repris par Agoravox ou Carevox pour observer in situ les dérapages consternants auxquels ils ont pu donner lieu.

Fréquentant moi-même fort peu les blogs, je suis très mal informé des polémiques visant mon humble personne3 et, de toute façon, mon parti pris naturel est de les ignorer: car, comme je dis souvent, s’il fallait croiser le fer avec tous les cons, il n’y aurait pas de crise de la sidérurgie…

Que faire, cependant, lorsque ce sont les plus fidèles de mes lecteurs qui m’alertent, en me faisant part, pour certains d’entre eux, de leur trouble relativement aux critiques qui me sont adressées si méprisables soient-elles (“Seraient-elles justifiées?”) ? Je ne l’ai jamais caché: à rebours d’une revendication qui m’apparaît démagogique ou irréfléchie, je ne crois pas du tout à la mort de l’expertise, mon engagement public visant plutôt à en rendre possible un contrôle citoyen, notamment sur des critères intrinsèques de crédibilité4. Quoi qu’il puisse m’en coûter personnellement en temps et énergie perdus, je suis donc parfois conduit à me défendre – pour préserver la nécessaire confiance que mes lecteurs portent à mon expertise – tout en restant fidèle, sauf exception justifiée à la rhétorique d’anonymisation de mes contradicteurs: les internautes intéressés voient immédiatement qui se trouve visé par mes réponses.

La présente sous-section est donc consacrée aux querelles de personnes que je n’aurai pas pu esquiver: j’ai bon espoir qu’elle restera clairsemée…

  1. Je constate non sans amusement que parmi les personnes non citées mais qu’il vise de façon bien reconnaissable, il en est certaines dont les errements et excès égocentriques sont également à l’origine de la présente note…
  2. M. Girard, Alertes grippales – Comprendre et choisir, Escalquens, Dangles, 2009.
    M. Girard, Médicaments dangereux: à qui la faute?, Escalquens, Dangles, 2011.
  3. Sachant de toute façon que la stratégie médiatique dominante est manifestement plus de m’ignorer que de m’affronter…
  4. M. Girard, Alertes grippales…, chap. 2.