Depuis que j’ai réintégré ma Mayenne natale pour prendre ma retraite, j’étais un peu surpris de croiser nombre de mes voisins affublés d’un pansement assez disgracieux, indice manifeste d’une intervention pour cataracte. Mais pas parano pour un sou, je n’avais pas été chercher plus loin.
Au bout d’une certain temps, j’étais allé consulter un ophtalmo simplement pour me faire prescrire des lunettes car, paradoxe bien français, on a besoin d’une consultation spécialisée pour ce faire (dans tous les pays que je connais, n’importe quel oculiste peut faire : mais puisque la France manque notoirement de médecins, j’acceptais ce détour).
Symptôme attendu du manque susmentionné, je dégottais un toubib étranger qui croulait sous le nombre de patients, tout en baragouinant très approximativement la langue de Molière. A ma grande surprise, je me vis affublé d’un diagnostic de cataracte – alors que je n’avais aucun symptôme de cataracte. Mieux : je me voyais sommé de subir l’intervention.
Considérant que je n’avais aucun symptôme mais fort handicapé par ma presbytie, je m’empressais de reprendre contact avec mon ophtalmo parisien, qui, après m’avoir dûment reçu et examiné, esclaffa à l’idée d’une cataracte. Depuis lors, je vis très confortablement avec mes lunettes…
Cette petite histoire appelle deux conclusions : il y a maintenant dans notre pays des praticiens franchement nuls. L’Ordre des médecins (qui valide la compétence des praticiens opérant désormais ici) est au-dessous de tout. Pourtant quand j’ai voulu m’installer ici, l’Ordre (aussi bien départemental que régional) m’a disqualifié allant jusqu’à m’interdire de pratiquer et de prescrire, fut-ce à titre personnel ou familial (Je note que ayant fait mes études dans ce qui était considéré à l’époque comme la plus prestigieuse fac de médecine en France à savoir Necker-Enfants Malades, j’ai terminé avec un Prix de thèse).