Quand on prétend s’attaquer à la criminalité des industries de santé (et, bien évidemment, à leurs complices), le risque est grand de se trouver toujours en retard d’une guerre, tant leur puissance de nuisance apparaît inépuisable. Alors qu’au moment où je débute cet article, il ne s’est pas encore écoulé trois jours pleins de l’année 2015, il est d’ores et déjà possible d’identifier au moins trois scandales dans l’actualité sanitaire depuis le Nouvel An : un par jour [2]…
Tombée avec un peu de retard sur la mise en ligne de l’interview finalement non publiée qu’elle avait néanmoins sollicitée pour la revue Nexus, la journaliste qui l’a mise au rebut s’est émue que je n’aie pas pris la précaution préalable de « [venir lui] en parler directement » : ce qui lui pose problème, apparemment, ce n’est pas sa position de censure, c’est qu’elle soit connue [5]. Dans ma réponse, je lui demande de quoi j’étais, moi, supposé lui parler, en insinuant que quitte à reprendre contact, il eût été peut-être plus judicieux que ce soit elle qui prenne l’initiative avant la publication de son article, selon une déontologie journalistique qui, à mon humble avis, devrait systématiquement s’imposer [6] ; qu’en tout état de cause, je n’étais demandeur de rien, que je ne contestais en rien ses choix éditoriaux même radicaux, mais que c’était bien mon droit de récupérer une interview dont elle avait été la demandeuse avant qu’elle ne décide, sans m’en avertir le moins du monde, de la jeter au rancart.
On relèvera de prime abord comme prodigieusement incongru qu’alors que je ne m’étais même pas abaissé à lui demander la moindre explication sur son revirement, ce soit elle qui me demande de justifier de n’avoir pas laissé au fond de sa poubelle une intervention que, comme d’habitude, j’avais soigneusement préparée et qui valait bien, à ce titre, d’être portée à la connaissance d’au moins mes lecteurs.
Selon l’éthique constante du présent site, c’est bien par sa portée générale que la conclusion de notre échange me paraît mériter d’être mise à la disposition du public – assortie du commentaire qui suivra.
Les réactions de mes lecteurs après mise en ligne du 22/11/14 m’ont conduit à ajouter un post-scriptum.
Puis, j’ai rajouté un second post-scriptum en date du 29/11/14.
Au mois de juillet 2014, j’avais été contacté par une journaliste de la revue Nexus sur "le bien-être des patientes en gynécologie-obstétrique". J’avais conditionné ma participation à l’enquête au fait que mon interview se ferait exclusivement par écrit et qu’aucune retouche ne serait apportée à mon propos, après évidemment m’être engagé à respecter le volume qui me serait fixé en nombre de caractères (soit 4500 signes).
Si j’ai tenu scrupuleusement mes engagements, le résultat qui vient d’être publié n’a qu’un lointain rapport avec l’interview sur laquelle la journaliste et moi nous étions entendus : disons même qu’il n’a rien à voir.
Je crois donc utile de communiquer à mes visiteurs le texte original et intégral de cette interview apparemment impubliable quoique dûment sollicitée...
Si l’on en croit ACRIMED, "Dans le jargon de la profession, les « ménages » désignent notamment les prestations des journalistes qui mettent leur notoriété au service d’une entreprise privée ou d’une institution publique pour animer des débats en tous genres. Ces activités, surtout quand elles sont rémunérées, sont, en principe, interdites par les codes de déontologies, mais les transgressions sont tolérées,... surtout par ceux qui bénéficient ou espèrent bénéficier de « ménages »".
Sous le titre "Soigner le malade ou la maladie ?", Le Monde diplomatique de juin 2014 (p. 28) a publié un article signé Bruno Falissard, présenté comme "Professeur de biostatistiques à la faculté de médecine de Paris-Sud" : la neutralité idéologique des mathématiques associée au prestige de l’Université...
Dans un courrier daté du 12/06/14, j’ai cru bon attirer l’attention du journal sur la densité des liens unissant son collaborateur occasionnel aux firmes pharmaceutiques, reconstituables entre autres à partir de sa déclaration officielle à l’Institut de veille sanitaire (cf. PJ), mais également d’autres sites internet faisant état de contrats avec Nestlé. J’en ai profité pour expliquer les bénéfices que peut tirer Big Pharma d’un tel article, surtout quand il est publié dans le Diplo.
En réponse et par contraste avec un courrier antérieur portant sur le même type de problème, mais strictement ignoré par le Diplo, ce dernier a, cette fois, accepté de publier un extrait de ma lettre dans son numéro de juillet.
Le texte qui suit reprend l’intégralité de mon courrier, en délimitant selon le mode "citation" (trait vertical à gauche) l’extrait publié [8] : je laisse mes lecteurs apprécier si cet extrait de deux phrases est représentatif de mon propos dans sa globalité...
Quant au lecteur du Monde diplomatique, il restera - lui - dans l’ignorance de l’article L.4113-13 du Code de la santé publique (ou dans l’illusion quant à la façon dont son journal s’attache à le faire respecter)...
Le 21 octobre 2013, j’étais reçu par Clara Delpas sur la station Ici et maintenant, pour parler de mon livre consacré à La brutalisation du corps féminin dans la médecine moderne.
L’entretien s’est déroulé en toute liberté, et a duré pas moins de trois heures, avec la participation d’auditeurs.
Il est disponible ici.
La revue Fémininbio m’a demandé une interview concernant mon dernier livre.
On peut désormais la trouver au lien suivant :
http://www.femininbio.com/sante-bie....
Le texte intégral est également repris ci-dessous.
Sur le sujet qui m’avait été fixé au colloque Liberté de soigner (Pitié-Salpétrière le 04/04/2014), on navigue constamment entre le Charybde de la propagande vaccinaliste et le Scylla de la contestation anti-vaccinaliste : sans mégalomanie aucune, on a vraiment l’impression qu’il faut tout réinventer, tant il est difficile de trouver, d’un côté ou de l’autre, un minimum de rationalité scientifique, voire de simple humanisme médical. Obsessionnel du temps de parole, j’ai vite compris qu’il me serait difficile de le respecter quand Nicole Delépine m’a invité à intervenir : c’est la raison pour laquelle, à côté d’un exposé oral calibré sur la durée qui m’était impartie, je me suis attaché à rédiger un article (cf. document PDF ci-joint [10]), plus approfondi.
Les plus fidèles de mes lecteurs se sont probablement déjà demandé pourquoi, responsable d’un site s’affichant comme concerné par "la vie, le sexe, la mort", je n’avais pas encore réagi sur les problématiques de "genre" qui saturent l’actualité. La raison en est au moins triple :
La diffusion récente (et gratuite) sur le site de l’Encyclopaedia Universalis d’un article d’inspiration féministe intitulé "Sexe et genre. Enseigner les études sur le genre au lycée", signé par une enseignante à l’université de Rennes-I, m’incite néanmoins à intervenir : dès lors que les plus éminentes instances de la transmission du savoir [14] peuvent s’engager à diffuser les inepties que l’on va découvrir, ce serait simplement se coucher devant le décervelage programmé de nos enfants ou petits-enfants que de laisser passer sans réagir.
Dans mon optique habituelle de contribuer à caractériser les "invariants des scandales contemporains", on s’attachera d’abord à analyser "les critères de crédibilité intrinsèque" de cette récente contribution universitaire. Une fois ainsi ruinée la prétention de cet article à une "expertise" suffisante pour réduire au silence les dissidents, nous en viendrons aux problèmes de fond, en assumant hautement que les questions d’espèce (à savoir essentiellement : l’enseignement et ses prérogatives) relèvent bien du débat démocratique et non d’un domaine réservé à quelques "chercheurs/experts" supposés détenir la Bonne Parole.
Les organisateurs des Rencontres autour de la périnatalité qui se sont tenues à Orléans, du 4 au 6 octobre 2013, m’avaient fixé un bien étrange sujet. J’ai profité de cette occasion pour essayer d’approfondir encore la réflexion de mon dernier ouvrage, notamment en replongeant la guerre des sexes qui ravage la société contemporaine dans une ambivalence bien plus essentielle et probablement sempiternelle.
Le 28 septembre 2013, j’étais convié à la Foire bio de Muzillac (56) pour prononcer une conférence intitulée (sur la suggestion des organisateurs) : "L’expertise en question, la manipulation des firmes pharmaceutiques".
Après avoir rappelé que la focalisation récente de la critique sur l’expertise - et sur l’expertise seulement - contribuait à dissimuler que celle-ci n’était qu’une petite partie d’un problème politique bien plus profond, grave et général, j’ai proposé qu’avant de dénoncer les conflits d’intérêts des autres, chacun balaye devant sa propre porte. Revenant pour finir sur la criminalité médico-pharmaceutique, j’en suis venu à l’idée (déjà introduite dans un précédent ouvrage) que les médecines "douces/ alternatives/ parallèles/ holistiques" n’étaient pas une solution et que ceux qui s’en font les promoteurs plus ou moins hypocondriaques jouaient surtout les avant-courriers [16] d’un ordre sanitaire effrayant qui déplace le souci métaphysique de la Vie vers une simple inquiétude consumériste de survie.
D’où la conclusion qui suit.
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