Surconsommation pharmaceutique des sujets âgés, aluminium dans les vaccins, méningite mortelle

Dans la Culture du narcissisme, n’importe quelle promesse de survie ou de moindre morbidité suffit à déclencher l’enthousiasme des foules : ce serait une tâche herculéenne de rectifier la désinformation alimentée par les médias dès qu’il s’agit d’offres médico-pharmaceutiques1. Cela n’empêche pas de s’appliquer à de telles rectifications au moins de temps en temps, surtout à l’heure actuelle où tout se passe comme si les responsables politiques et sanitaires s’attachaient à détourner l’attention des vraies menaces que, cette fois, ils font peser sur la santé des citoyens – par exemple, celles liées aux nouvelles obligations vaccinales auxquelles vont forcément s’ajouter bien d’autres obligations (vaccinales et non-vaccinales: dépistages incongrus tels que la mammographie ou les PSA, taux de cholestérol, échographies et autres tests obstétricaux…) avec leur immanquable cortège d’effets iatrogéniques parfois sévères, voire tragiquement invalidants. Je ne parle pas des herbicides ou pesticides (dans l’ordre des risques sanitaires parfaitement évitables moyennant un minimum d’intégrité politique…).

Le commentaire du jour porte sur les dernières nouvelles colportées par la presse en cette fin septembre 2017: 1) les sujets âgés consommeraient trop de médicaments, 2) une étude “particulièrement innovante” bien cachée dans un “rapport qui dérange” confirmerait la toxicité de l’aluminium utilisé dans les vaccins, 3) il y aurait toujours des irresponsables pour mettre leur vie en péril par défaut de vaccination…


Toujours habile dans l’art du faux scoop, la presse de ces jours tire prétexte d’une « étude d’envergure » (n’ayons pas peur des mots là non plus) publiée dans 60 Millions de consommateurs – revue médicale d’audience internationale, à comité de lecture – pour « alerter » nos concitoyens sur la surconsommation pharmaceutique des sujets âgés.

Pour prendre la mesure de ce scoop, rappelons que, sans aucune prétention à l’originalité et sur la base d’une bibliographie internationale aussi ancienne que profuse, la question a été évoquée sur le présent site dès le 17/07/2011 – c’est-à-dire voici plus de six ans. Rappelons qu’à cette occasion, j’y dénonçais de nouveau le pseudo-scandale Médiator comme une mystification grossière destinée à masquer les vrais scandales médico-pharmaceutiques dont, justement, la surmédicalisation des sujets âgés.

Le nouveau battage médiatique autour de cette « étude d’envergure » passe, une fois encore, à côté d’un problème connexe quoique terriblement méconnu : qu’une surconsommation pharmaceutique puisse conduire à des tableaux cliniques d’intoxication qui en imposent, bien entendu à tort, pour des Alzheimer2. Cette question a été plusieurs fois abordée sur le présent site, notamment dans un article du 17/10/2011 et un autre du 25/06/2013, à un moment où les « lanceurs d’alerte » et autres pourfendeurs patentés du système devaient avoir, comme d’habitude, d’autres chats à fouetter : d’un séminaire à Lourmarin à une réunion du Club Hippocrate, on finit par ne plus avoir une minute à soi…

Enfin et pour terminer sur une nouvelle pinte de rire, remarquons que la presse contemporaine de ce scoop à retardement relance également la communication sur la maladie d’Alzheimer, bien entendu sans mentionner le moins du monde le risque qui vient d’être évoqué, mais en invoquant la nécessité d’intensifier les recherches qui permettraient de proposer un traitement – lequel se solderait forcément par une augmentation de la consommation médicamenteuse chez les sujets âgés, dont on vient d’apprendre qu’elle était déjà excessive… Au passage et puisqu’il est ainsi confirmé qu’on ne dispose d’aucun traitement efficace dans cette indication, on aurait aimé que les « décodeurs » de la presse (ou les « lanceurs d’alerte ») nous disent à quoi servent les médicaments anti-Alzheimer que rembourse déjà l’assurance maladie, et après réévaluation s’il vous plaît.

Je n’ai plus assez de souffle pour m’esclaffer sur ce nouveau rapport « jamais rendu public » consacré au risque de l’aluminium dans les vaccins. N’en déplaise au Parisien du 21/09/2017, il n’y a rien, dans ce rapport, pour « déranger » (Le rapport qui dérange) quiconque doté d’une élémentaire culture en recherche clinique . Le principal problème qui a échappé au journaliste, quoique ce ne soit en rien un scoop, c’est qu’on trouve à l’ANSM des “experts” (n’ayons toujours pas peur des mots) pour juger « particulièrement innovante » des observations vagues de troubles du comportement mal définis faites chez des souris qui méritent toute notre compassion3

Je garde pour un autre jour cette histoire de méningite mortelle qui fait les gros titres de la presse depuis maintenant plusieurs jours, sachant que dans notre pays, personne n’est mort bêtement sur la même durée – et surtout pas d’un accident de chasse ou à cause d’un type qui aurait pris l’autoroute à contre-sens (Le Figaro, 16/09/17). On parlera aussi de ces enfants innombrables qui tombent comme des mouches pour cause de rougeole mortelle, au point d’en préoccuper Michèle Rivasi et Édouard Philippe, cette fois unis dans une même cause aussi juste que prioritaire.

  1. Le lecteur attentif aura tout de suite remarqué que je me suis abstenu du terme « biens de santé », pour la raison simple que, jusqu’à preuve du contraire (que l’on attend avec intérêt), les inconvénients sanitaires de ces offres outrepassent largement leurs bénéfices. Raison simple à laquelle s’ajoute la difficulté que l’on rencontre à définir “la santé” de façon tant soit peu opérationnelle: n’est-ce pas Madame OMS?…
  2. Cette question des « Alzheimer » parfaitement évitables n’est, bien entendu, jamais évoquée dans les statistiques alarmistes supposées justifier une médicalisation supplémentaire des sujets âgés (sachant de plus qu’il n’est pas besoin d’être très âgé pour se voir menacé d’une prise en charge au nom de cette maladie…)
  3. Heureusement que grâce au problème des “faibles doses” découverts, entre deux séminaires à Lourmarin, à propos des perturbateurs endocriniens, on n’aura bientôt plus besoin de toxicologues – naguère formés à interpréter la portée clinique des observations faites chez l’animal…